© Internet

Aujourd’hui, c’est la „Journée de la visibilité trans“. Que veulent ces gens maintenant ? Une représentation encore pire ?

La page d’accueil de RTL publie environ deux articles par an sur des sujets queer, généralement juste à temps pour la Pride. En dehors de la Pride, le sujet n’est évoqué que pour justifier une critique du nouveau jeu Harry Potter (https://www.rtl.lu/gaming/news/a/2029785.html). La rédaction de RTL1 a vérifié si les reportages de RTL sur les personnes queer méritaient le mot „représentation“.

Sur le fond, ces articles témoignent d’un minimum de recherche et de soin, et utilisent des expressions qui auraient déjà été jugées totalement inacceptables dans les années 90. Par exemple : un article de 2023 sur la signification des lettres de l’abréviation LGBTQI+, qui ressemble à un mauvais devoir – incluant une définition erronée du terme „intersexe“.

RTL googles: This is the right definition… for the term „non-binary“

Reportages clichés sur les personnes trans*

Au lieu de suivre les Directives de l’ILGA pour les reportages sur les personnes LGBTQI+, les journalistes de RTL préfèrent recourir à ce qu’on appelle le „deadnaming“ ; Pratique consistant à s’adresser à une personne trans* par un nom erroné, ou à la décrire sous un nom erroné.

Dans un article consacré à Caroline, une femme trans, RTL répète sans cesse son nom d’emprunt, reproduit des clichés tels que „née dans le mauvais corps“, et finit par la réduire entièrement à son opération de réassignation sexuelle.

Ce même schéma se retrouve à maintes reprises dans les archives de RTL. En 2021, dans un segment de l’émission de RTL „People and Stories“, la femme trans Veronica est directement appelée par son deadname et ses anciens pronoms. Même dans la description de l’épisode, seul le „deadname“ est mentionné, et comme dans l’article ci-dessus, le cliché „né dans le mauvais corps“ est utilisé à maintes reprises ; il s’agit même du titre de l’épisode. „Tu es toujours un homme à l’intérieur de toi-même“, lance le journaliste à la femme.

Le même scénario se reproduit en 2020, cette fois à propos d’un homme trans, Jan. Il est montré pendant une opération, et bien que son vrai nom et les pronoms corrects soient mentionnés dans l’introduction de la vidéo, il est constamment désigné par son „deadname“, et le cliché „né dans le mauvais corps“ est à nouveau utilisé.

Le „mégenrage“ des personnes trans, c’est-à-dire le fait de les appeler intentionnellement avec un genre ou des pronoms incorrects, que ce soit en conversation directe ou ultérieurement en voix off, est une violence souvent difficile à comprendre pour les personnes cisgenres. L’obsession pour le corps et les organes génitaux des personnes trans, qui transparaît clairement dans ces articles, est non seulement répréhensible et irrespectueuse, mais aussi profondément préjudiciable et ne reflète en rien la responsabilité d’un journaliste sérieux. En ce sens, RTL respecte également ses normes éthiques et journalistiques générales sur ce sujet.

Les journalistes (qui se cachent souvent derrière le tout-puissant „RTL“) devraient peut-être avoir honte de la manière dont ils traitent ces sujets et prendre le temps de se demander s’ils doivent vraiment en parler s’ils ne peuvent le faire sans stéréotypes et contre-vérités néfastes. Mais même cela pourrait être généralisé et la rédaction de RTL1 serait très surprise qu’une réflexion critique soit menée sur RTL.

Ces récits fétichistes et sensationnalistes contribuent à un environnement de plus en plus hostile aux personnes trans. Le monopole médiatique luxembourgeois contribue à un climat responsable de l’augmentation du taux de suicide, des automutilations et des problèmes mentaux et physiques chez les personnes trans, et ce dès le plus jeune âge. Il est évident qu’ils n’ont même pas essayé de remplir leur devoir de diligence ici, et ne le feront probablement pas à l’avenir.

C’est aussi différent

Tout cela contraste fortement avec RTL Today, le site anglophone de RTL. Ici, une ou deux personnes queer semblent avoir réussi à s’infiltrer dans la rédaction et à publier des articles bien documentés, bien écrits et libérateurs, du point de vue des personnes queer. Selon les informations de RTL1, le vrai RTL nie tout lien avec ces individus non approuvés de RTL Today et entend continuer à rester ringard et transphobe dans les médias réellement consommés.

Contrairement à l’habitude de RTL, cet article a été rédigé par des personnes issues de la communauté LGBTQI+.