Photo: Sergio Enciso (CC BY-SA 2.0)

Combien y a-t-il de radios de service public dans le pays ? Attention, une chaîne peut en cacher une autre.

Une interview mal menée sur la chaîne socioculturelle „100komma7“ avec la présidente de l’époque de la commission parlementaire des médias, Simone Beissel, lance une discussion controversée sur les projets du gouvernement.

„Selon Simone Beissel, RTL-Radio devrait être dotée d’un nouveau statut. Le groupe Bertelsmann l’a exigé“ c’est écrit sur le site web “100komma7”. L’Etat est prêt à laisser couler l’argent. Simone Beissel ne semble pas avoir été très bien informée à l’époque, vient-elle de révéler quelque chose qui aurait dû rester secret ?

Le débat est en tout cas lancé, avec les premiers articles de presse analysant la perspective d’une deuxième radio publique dans le pays. Le ministère d’État tente presque frénétiquement d’étouffer cette discussion. Dans une réponse à une question parlementaire, il est clair que „le gouvernement n’a pas l’intention de promouvoir la création d’une deuxième station de radio publique“. Les négociations ne concerneraient que, uniquement et exclusivement, RTL TV, qui serait strictement séparée de la radio - c’est ce que Bettel a déclaré peu après devant la commission parlementaire et plus tard devant le parlement. C’est RTL elle-même qui, dans son compte-rendu du débat, met en exergue les déclarations de Xavier Bettel : „On aurait parlé de l’avenir de Radio Luxembourg, on aurait changé diverses choses dans la convention, mais il est clair que seule TV Luxembourg sera financée, réitère le Premier ministre, pour qui la différence entre TV et radio est désormais plus claire“.

Si l’on se penche aujourd’hui sur le débat de l’époque, on constate qu’il s’est déroulé au fond de la même manière que les déclarations de Simone Beissel l’avaient laissé entendre. Le 4 janvier, il y a tout juste deux ans, le ministère des médias présentait une nouvelle loi à la commission parlementaire des médias - dans le cadre des débats sur un nouvel accord de concession, dans lequel RTL Radio, sur un pied d’égalité avec la télévision, recevait de l’argent de l’État pour un „service public“ : „Le gouvernement est autorisé à participer au financement de la mission de service public en matière de télévision, de radio et d’activités numériques confiée à la CLT-UFA et à RTL Group pour les années 2024 à 2030 incluses. Cela inscrit également dans la loi ce qui était probablement déjà stipulé dans des accords secrets : Bien entendu, l’État finance également le travail de RTL Radio Luxembourg.

Le pays a enfin sa deuxième station de radio financée par l’État. Mais une radio qui génère en même temps des revenus publicitaires pour Bertelsmann.