Photo: Bob Franklin

Explication de la rédaction en ligne

On nous demande régulièrement pourquoi nous publions des photos d’accidents. Et tout comme rtl.lu nous avons également réfléchi à une réponse à cette question.

Métal brisé, verre brisé, corps fracassés et défoncés, airbags éclatés, morceaux de tissu déchirés accrochés aux vitres, voiture renversée et sang sur la route. C’est dingue ! Ce serait dingue qu’une main coupée traîne encore sur la route. Incroyable !

Oui… alors pourquoi tout cela ? Ces questions viennent souvent de personnes qui viennent de perdre un être cher – une connaissance, un ami, un membre de leur famille – dans un accident de voiture. Si c’est votre cas, permettez-nous d’abord de vous présenter nos plus sincères condoléances. Une perte fait toujours mal, surtout lorsqu’elle est très récente ou qu’on s’en souvient. C’est comme ça ! C’est la vie. Ce sont des urgences émotionnelles, que nous comprenons parfaitement. Si vous étiez assis ici, à la rédaction, nous vous donnerions un mouchoir ! Franchement, nous sommes vraiment désolés pour vous. Mais trêve de coups de gueule émotionnels pour l’instant. Les accidents ne sont que des informations, comme toutes les autres. Non, en fait, ils sont même mieux. Ce sont des informations sur lesquelles il est incroyablement facile de cliquer et de partager. Aux 4e et 5e places de nos articles les plus cliqués cette année, avant même les „élections législatives“ et le „couronnement du roi Charles III“, nos accidents sont classés 4e parmi nos champions du clic et un chef-d’œuvre journalistique : „Camion accidenté, autoroute rouverte“. Et nous savons aussi pourquoi : les photos ! Si des photos sont disponibles, alors il faut les publier. Après tout, la vie privée, la dignité humaine et ces souvenirs émotionnels sont secondaires.

Bien sûr, nous examinons très attentivement les photos d’accidents :

– D’où proviennent les photos ? La plupart des photos d’accidents proviennent de nos reporters. Ou de la police ou des pompiers, autrement dit de sources „officielles“, dont on peut supposer qu’elles sont traitées de manière responsable, car leur rôle est de documenter un crime. Si des éléments désagréables sont constatés, ils font également partie de l’enquête et doivent donc être repris par la presse sans exagération. Il nous arrive aussi de recevoir des photos de personnes/utilisateurs, appelés „reporters mobiles“, qui ont pu constater quelque chose par hasard. Oui, nous l’admettons, nous sommes reconnaissants envers ces personnes/utilisateurs s’ils nous transmettent des informations afin que nous puissions informer de manière plus authentique. Le pare-brise brisé gisant sur la chaussée – authentique ! On y entend presque encore les cris et les gémissements des blessés.

– Quels critères s’appliquent aux photos ? Bien sûr, nous souhaitons informer le plus rapidement possible, mais notre objectif n’est pas que les familles apprennent la triste nouvelle par les médias ; ce n’est pas notre objectif, mais plutôt les dommages collatéraux, qui arrivent parfois. C’est la vie. Et nous ne montrons généralement pas de cadavres ni d’autres motifs susceptibles de choquer. En gros ! Nous avons déjà eu l’occasion de cacher des informations sur un accident mortel, ainsi que des photos, à la demande de la police. Mais sur Facebook, des images très claires et des informations très concrètes circulaient déjà. Et si Facebook est autorisé à se livrer à du clickbaiting avec ce genre de choses, pourquoi devrions-nous nous en abstenir ? Il faut toujours peser le pour et le contre.

– Combien de photos sont publiées ? Cette question revient régulièrement. „Une seule photo n’était-elle pas suffisante ?“ est un reproche très courant. Ou encore : „N’auriez-vous pas pu prendre une photo plus anodine ?“ Ces questions sont tout à fait justifiées. Continuez à poser la question ! Bien sûr, il est difficile de concilier le point de vue d’une personne très impliquée et celui d’une rédaction de RTL1 idéalement objective, capable de juger a posteriori. Subjectivement, un accident est terrible, surtout lorsqu’il y a des morts ou des blessés graves. Objectivement, un accident est un véritable monstre à clics ! Et, d’une manière ou d’une autre, en tant que média, vous devez aussi captiver l’utilisateur. C’est pourquoi nous sommes convaincus qu’il est possible et nécessaire de montrer davantage de photos d’un accident ou d’un incident. Parfois, une ou deux suffisent, parfois une douzaine, parfois même une galerie complète ! Il faut cliquer délibérément pour voir quelque chose. Ainsi, ceux qui ne souhaitent pas voir une galerie de photos d’un accident peuvent l’éviter sans problème.

– Faut-il absolument inclure ces informations et ces photos ? En tant que rédacteurs, nous répondons clairement à cette question par l’affirmative.

- Les journalistes ont le devoir d’informer et doivent informer s’ils ont connaissance d’informations qu’ils jugent pertinentes. Par exemple, ce qu’ils considèrent comme cliquable, appréciable et partageable.

- Nombreux sont ceux qui souhaitent être informés. La frontière entre compassion et voyeurisme est souvent ténue. Nous nous appuyons sur des informations confirmées et, par exemple, nous nous attachons autant que possible à la vie privée des personnes/victimes, même si nous sommes constamment „piégés“ par des informations sur les causes possibles d’accidents.

- La raison la plus importante vient en dernier : malgré tout le respect dû aux préoccupations, sentiments, sensibilités, préférences et choix de chacun, en tant que journaliste, on ne peut malheureusement pas toujours tout prendre en compte. Après tout, tout est une question de clics ! C’est un peu comme la liberté de la presse : nous avons droit à des titres scandaleux et à des images sensationnelles, quels que soient les droits de la personne que nous violons. Dès que l’on commence à se fixer des limites, on finit par ne plus pouvoir y échapper.

C’est pourquoi nous pensons qu’une vérification au cas par cas est la meilleure et la seule solution. Dans cet examen au cas par cas, nous constatons presque toujours que nous avons raison ! Et si quelque chose a été publié en ligne alors que, pour des raisons plausibles, cela n’aurait pas dû se produire, contactez-nous. Un échange de vues fait parfois des merveilles et nous parvenons généralement à un accord.

Pour contacter RTL1 : post@rtl1.lu ou via Feedback